(Agence Ecofin) – En Afrique, l’Egypte est le 2ème producteur de riz après le Nigéria. La pénurie d’eau qu’enregistre le pays constitue une menace potentielle pour le développement de certaines filières agricoles, dont le riz.
En Egypte, le gouvernement prévoit de réduire la superficie allouée à la culture de riz de 32 % à 315 000 hectares en 2025. C’est ce que rapporte le média local Asharq Business le 17 septembre, citant une source proche du gouvernement ayant requis l’anonymat.
« Cette réduction est principalement due aux récents défis liés aux ressources en eau en raison du changement climatique et de l’augmentation sans précédent des températures. Cela s’ajoute à la nécessité de rationaliser la consommation d’eau », explique la même source.
Cette annonce intervient alors que le pays d’Afrique du Nord est confronté à un déficit d’eau évalué à près de 54 milliards de m³ par an. Selon les données officielles, les besoins en eau dans le pays s’élèvent à environ 114 milliards de m³ par an alors que les ressources en eau ne dépassent pas 60 milliards m³.
Pour soutenir la production rizicole en dépit de cette situation, le gouvernement mise notamment sur l’adoption de nouvelles variétés de riz hybride plus résilientes. D’après le Département américain de l’agriculture (Usda), le Centre de recherche agricole (ARC) a entamé, en mai dernier, des essais de culture sur de nouvelles variétés de riz hybride dont la culture pourrait réduire de 33 % les besoins en eau par rapport aux riz conventionnels.
« Ces variétés de riz à maturation précoce, développées par l’ARC, poussent en 3 mois en utilisant 9 000 à 10 000 m³ d’eau par hectare, contre 14 000 à 15 000 m³ d’eau par hectare pour les autres variétés de riz. La principale variété hybride est le Giza Basmati 201 qui a une productivité élevée et une odeur aromatique distinctive », soulignait l’Usda dans son dernier rapport sur la filière céréalière égyptienne, publié en avril dernier.
L’Egypte a produit en moyenne 3,8 millions de tonnes de riz usiné entre 2020/2021 et 2022/2023, d’après la FAO et a importé environ 9 % de sa consommation évaluée en moyenne à 4,3 millions de tonnes sur la même période.
Stéphanas Assocle