
C’est une bonne nouvelle pour le pouvoir d’achat des millions des ménages africains dont le riz est l’aliment de base. Les prix mondiaux du riz devraient continuer de baisser cette année, selon les prévisions publiées par le Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (Cirad).
Afrimag, 20 janvier 2025
https://afrimag.net/agroalimentaire-cours-mondiaux-riz-resteront-calmes
Les cours pourraient même descendre à leur plus bas niveau depuis 10 ans. Reste à savoir si la myriade d’intermédiaires qui pullulent dans le trading de cette céréale répercutent cette détente des prix au consommateur
Le scénario pronostiqué par le Cirad a pour toile de fond principale le niveau confortable des récoltes et des stocks. En effet, la campagne 2024/2025 s’annonce exceptionnelle avec une production de riz blanchi projetée à 532,8 millions de tonnes selon le Département américain de l’Agriculture (USDA). C’est plus de 10 millions de tonnes de plus que la campagne précédente et un nouveau record. Cette performance s’explique par l’excellente récolte prévue en Inde, à 145 millions de tonnes. Les pluies abondantes de la mousson ont incité les agriculteurs indiens à étendre les superficies cultivées En dehors de l’Inde, la production en Thaïlande, au Vietnam et au Pakistan, trois autres poids lourds du marché mondial du riz, s’annonce très bonne.
Les raisons de la pression à la baisse sur les prix
Si globalement du côté de l’offre du riz, l’heure est à l’embellie, on ne peut pas en dire autant au niveau de la demande. Certes les Philippines resteront le premier importateur mondial, mais le volume d’achat n’augmentera que de 100.000 tonnes, à 5,4 millions de tonnes en 2024/2025. Sur un autre plan, les changements en Indonésie, deuxième importateur mondial de riz, ont assombri les perspectives pour le commerce mondial. Djakarta a en effet décidé de réduire drastiquement ses achats sur le marché dans le cadre de la politique d’autosuffisance affichée par le nouveau président Prabowo Subianto. Ce qui devrait exercer une pression à la baisse sur les prix du fait de la surcapacité induite par cette mesure. Selon le Département américain de l’Agriculture, les importations indonésiennes devraient passer de 4,2 millions à 1 million de tonnes en 2024/2025. Avec un tel tableau, les principaux exportateurs du riz s’activent pour écouler leurs récoltes. L’Inde a déjà assoupli sa politique commerciale en levant les restrictions à l’export, ce qui a renforcé la concurrence sur le marché. Signe de son retour en force sur le marché mondial du riz, l’Inde devrait voir augmenter ses exportations de 27 %, à 22 millions de tonnes.
Ce contexte reste délicat pour les autres acteurs. Si en 2024, la Thaïlande, le Vietnam et le Pakistan avaient su profiter d’un report de la demande, lié à l’absence de l’Inde, pour réaliser des ventes record, cette année s’annonce déjà en demi-teinte et les marges de manœuvre réduites. D’autant plus qu’en dehors des Philippines et de l’Indonésie qui plomberont le commerce mondial, les acheteurs ne se pressent pas au portillon.
Le prix FOB du riz indien brisé a atteint le 8 janvier dernier 434 dollars la tonne, soit son plus bas niveau depuis 19 mois. Un tarif qui fait de ce sourcing, la deuxième origine «bon marché» de la région derrière le riz blanc vietnamien vendu à 429 dollars la tonne. D’après le Cirad, la tendance baissière pourrait se prolonger sur la première partie de l’année en raison du recul du commerce mondial, pronostiqué cette année.
Par La rédaction, Comité Éditorial – Casablanca